Sujet qui fait mal !

La douleur et ses mécanismes

La douleur est une cause d’invalidité très fréquente dans la population, elle induit de nombreux arrêts de travail souvent longs, impacte la vie personnelle comme professionnelle et coûte cher à l’assurance maladie…

Pourtant, la définition même de la douleur ainsi que ses procédés sont trop souvent méconnus du grand public, et des personnes douloureuses elle-même !

En premier lieu, la douleur est une information sortante du cerveau lors d’une menace ou de la perception d’une menace.
Nul besoin d’un tissu déchiré ou d’une fracture, un simple pincement suffit à provoquer une douleur qui entraine une réaction.
Mordez vous la langue et vos muscles automatiquement ouvriront votre bouche. L’information désagréable se dissipe rapidement, la douleur n’est plus.

Utilité :

L’utilité de cette information est capitale, elle vous protège.
Parfois pendant plusieurs jours.
Quand vous avez un coup de soleil, la sensibilité de votre peau augmente, surtout concernant les informations thermiques. Une douche tiède devient difficile. Elle vous « brûle » !
Met-elle en danger pour autant vos tissus ? Une douche à 37°, votre température corporelle, peut-elle vous brûler ?
J’espère que vous serez d’accord avec la conclusion que, non, cela n’est pas possible.
Le système nerveux prend juste une marge d’erreur bien plus importante que d’habitude dans le but de vous protéger.

Dans le cas d’une douleur en lien avec une blessure, la douleur survient vivement. Logiquement, elle disparait après quelques jours ou semaines.
Lorsqu’elle persiste depuis plus de trois mois, cette douleur contient de moins en moins d’informations du tissu et de plus en plus d’informations du cerveau.

La mémoire de la douleur imprègne la sensation. Cette mémoire peut être comparée à la persistance rétinienne, lorsque nous regardons une ampoule quelques secondes, un point noir se forme pendant plusieurs dizaines de secondes.
S’ajoute à cela des informations comportementales, car après trois mois, parfois moins, nous avons appris à éviter d’utiliser ce muscle, cette articulation, en les mettant de côté.
Cette mise à l’écart n’est pas idiote si elle reste temporaire, hélas, notre cerveau, construit sur la réaction aux menaces, va interpréter ce schéma comme étant une prudence nécessaire.
Pour lui le tissu n’est pas fiable !
De ce postulat découle un manque de confiance, une désadaptation… et une douleur persistante.
N’hésitez pas à voir notre article sur l’adaptation.

Alors, l’œuf ou la poule ?

Le manque de mouvement sans douleur, amène le cerveau à interpréter chaque mouvement comme étant douloureux, même s’ils ne sont pas menaçant au niveau tissulaire, entrainant encore plus de craintes et donc moins de mouvement, moins de force et une sensibilité exacerbée.

Comme souvent, agir en amont de la survenue du problème est le plus efficace et le plus pertinent.
Cependant, des stratégies existent pour les personnes souffrant de douleurs chroniques. Avoir conscience des schémas expliqués ci-dessus est un début. Cela permet d’arrêter de papillonner de médecins en radiologues, pour finir parfois chez un chirurgien qui ne s’occupera que du tissu.
Or, après trois mois, le tissu est rarement dominant dans l’information douloureuse. Il en découle des déceptions autant du coté du chirurgien que du patient lui-même.

Pour approfondir ce propos, vous pouvez vous orienter vers les sites de références suivants :
RetrainPain.org (Ré-entrainer la douleur)
ExplainPain.org

Vidéo Youtube :
Le cycle des tables rondes de l’institut Sapiens, avec des experts de tous horizons.

Livre : Explain Pain

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